Une source industrielle russe confirme que le porte-avions « Amiral Kouznetsov » reprendra la mer en 2022

Le porte-avions « Amiral Kouznetsov », le seul navire de ce type de la marine russe, n’a plus repris la mer depuis son déploiement au large des côtes syriennes, en 2016. Depuis, il est immobilisé pour subir une lourde opération de maintenance et de modernisation, dans le cadre d’un chantier dont le devis avait été initialement estimé à 300 millions d’euros.

Normalement, ce porte-avions aurait dû reprendre la mer en 2020. Mais le sort en aura décidé autrement. En octobre 2018, une coupure d’électricité provoqua le naufrage d’un dock flottant PD-50… et la chute d’une grue sur une partie de pont d’envol qui venait d’être réparée, y laissant un trou de quatre mètres sur cinq. À noter que le fournisseur d’électricité du chantier naval de Mourmansk, PJSC Rossetti, avait assuré n’avoir détecté aucune panne sur son réseau au moment de l’incident…

Puis, l’an passé, un incendie se déclara à son bord pendant des travaux de soudure [effectués à proximité d’une cale où se trouvait du carburant]. Étant donné qu’il fallut 24 heures aux pompiers pour arriver au bout des flammes, on pensait que le porte-avions était irrémédiablement perdu [ou, du moins, qu’il ne reprendrait pas la mer de sitôt], d’autant plus que les fortes températures étaient susceptibles d’avoir porté atteinte à l’intégrité de ses structures.

Finalement, en août dernier, Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC], assura auprès de l’agence Tass que les dégâts causés au navire par l’incendie étaient beaucoup moins graves qu’on pouvait le penser.

« Nous avons calculé le coût des réparations. Le budget total se situe dans la limite de 300 à 350 millions de roubles [3,4 à 4 millions d’euros, ndlr]. Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », avait affirmé ce responsable.

Cela étant, un avis de marché publié quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé du chantier, avait suggéré que le porte-avions russe pourrait prendre la mer d’ici quelques mois. En effet, il était question d’attribuer un contrat pour la mise en peinture de sa coque. Et il était précisé que les travaux devaient être terminés d’ici septembre 2022. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait souligné Tass, à l’époque.

A priori, le porte-avions Amiral Kuznetsov pourrait effectivement être prêt pour reprendre la mer bien avant cette date. Une source industrielle citée par l’agence de presse russe a en effet indiqué que le navire serait « de nouveau amarré d’ici l’été prochain et qu’il sera ensuite prêt pour des essais en mer en 2022. » Toutefois, aucune précision sur l’avancement des travaux n’a été donnée.

Reste que de telles annonces ont de quoi rendre sceptique… Ces derniers mois, deux bâtiments ont été gravemment endommagé par des incendies. Ainsi, le navire d’assaut amphibie américain USS Bonhomme Richard, qui a été la proie des flammes pendant quatre jours, ne sera pas réparé, en raison du coût par rapport au temps de service qui lui restait. Et le sous-marin nucléaire d’attaque français « Perle » sera remis en état pour un budget total de 110 millions d’euros [prolongation du SNA Rubis comprise, ndlr], dont 50 millions provenant de l’assureur de Naval Group.

Pour rappel, la modernisation de l’amiral Kouznetsov vise à le doter de nouveaux systèmes de guerre électronique, de communication, de navigation et de combat. Il disposera de systèmes de contrôle devant rendre plus sûr les appontages et… ses chaudières seront remplacées. « Il n’y aura plus de fumée noire après. En fait, il y avait un problème technique avec la régulation de l’alimentation en carburant. […] Cela est complètement résolu », avait promis M. Rakhmanov, dans un entretien donné en juin à Interfax.

 

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