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Comment les ouragans ont gagné en puissance depuis un siècle

Image satellite de l'ouragan Irma

Image satellite de l'ouragan Irma - -

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INFOGRAPHIE - Les Antilles ont connu en l’espace de deux semaines deux ouragans d’une violence inédite, de force 5 sur une échelle de 5. Le réchauffement climatique rend les cyclones de plus en plus dévastateurs.

Deux ouragans d’une violence inouïe se sont abattus sur les Antilles en l’espace de deux semaines. Les vents du cyclone Irma ont atteint une vitesse moyenne de 295 km/h, le plaçant à la deuxième place des cyclones les plus puissants qui ont frappé l’océan Atlantique. Le cyclone Maria, avec ses 259km/h, se classe non loin derrière. Seuls Allen en 1980 et Camille en 1969 ont dépassé le cap des 300km/h.

Des ouragans toujours plus violents

Le National Hurricane Center, aux Etats-Unis, archive depuis 1850 les ouragans qui touchent la côte ouest de l’Atlantique. Le constat est sans appel: ces phénomènes gagnent terriblement en puissance. Le premier classé en catégorie 5, la force maximale sur l'échelle de Saffir-Simpson, apparaît en 1924. Durant tout le siècle précédent, aucun cyclone ne dépasse le seuil des 240km/h.

Entre 2003 et 2005, le Centre national américain des ouragans enregistre six cyclones de force 5, du jamais vu dans un si court laps de temps. Depuis le début du deuxième millénaire, les ouragans de catégorie 4 se multiplient. Le graphique ci-dessous représente l’évolution de la force des ouragans sur plus d’un siècle et demi.

Une conséquence du réchauffement climatique

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L’intensification des ouragans est une conséquence directe du réchauffement climatique. Plus la température de l’eau monte, plus les rafales sont fortes, explique Cédric Ringenbach, conférencier spécialiste du climat, interrogé par BFMTV.

"Avec le réchauffement climatique, on ne s’attend pas forcément à une augmentation du nombre de cyclones, mais plutôt à leur intensification. Ils sont alimentés par la couche d’eau chaude en superficie des océans. Alors qu’elle devrait être de 25 à 26 degrés, elle a atteint plus de 30 degrés. Le rôle des cyclones est de dissiper l’énergie qui arrive par le soleil dans les zones intertropicales. Ils emportent cette énergie sous forme de vent très violent".

Cette exacerbation de la puissance dévastatrice des ouragans a de graves conséquences sur les populations. Selon la Caisse centrale de réassurance (CCR), les dégâts du cyclone Irma sur les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy s'élèvent à 1,2 milliard d'euros.
Emeline Gaube