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Carburants : Macron réveille le souvenir douloureux de la « TIPP flottante »

Souvent évoquée, la « TIPP flottante » n'a été appliquée qu'entre 2000 et 2002. Ce mécanisme obligeait l'Etat à renoncer à de précieuses recettes fiscales, sans que l'effet soit sensible sur les prix à la pompe.

A chaque flambée des cours du pétrole revient le débat sur la fiscalité des carburants, et sur la possibilité pour l'Etat de moduler les taxes en fonction du cours du baril.
A chaque flambée des cours du pétrole revient le débat sur la fiscalité des carburants, et sur la possibilité pour l'Etat de moduler les taxes en fonction du cours du baril. (Shutterstock)

Par Ingrid Feuerstein

Publié le 27 nov. 2018 à 17:10Mis à jour le 27 nov. 2018 à 17:35

« Il n'est pas question de revenir à la TIPP flottante ! » Comme nombre de ténors de la majorité, François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, a cherché, mardi, à écarter la comparaison entre le mécanisme annoncé par Emmanuel Macron et celui adopté par la gauche au début des années 2000. A chaque flambée des prix de l'essence revient le débat sur la fiscalité des carburants et sur la possibilité pour l'Etat de moduler les taxes en fonction du cours du baril. Les expériences en la matière n'ont pas toujours été couronnées de succès.

Le dernier à en avoir fait les frais, c'est Lionel Jospin entre 2000 et 2002. La gauche avait instauré une formule automatique d'ajustement dépendant des prix du brent, la fameuse « TIPP flottante ». A l'automne 2000, le gouvernement avait baissé les taxes pour amortir la flambée du pétrole. Le problème s'est posé au printemps 2001, lorsque les prix du pétrole sont retombés. Le gouvernement avait été obligé de voter une hausse à la veille des élections municipales… et y avait finalement renoncé pour des raisons politiques. Mais il avait dû abandonner de précieuses recettes fiscales pour un effet qui n'était pas toujours sensible à la pompe pour les automobilistes. Finalement, le mécanisme avait été suspendu jusqu'à ce que la droite le supprime pour de bon après son retour au pouvoir en 2002.

Serpent de mer

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Depuis, les années 2000 ont été émaillées de débats sur la « TIPP flottante », devenue un serpent de mer qui se réveille à chaque hausse des prix du pétrole. La droite y a renoncé au profit d'aides ciblées pour les professionnels gros consommateurs de carburants.

En 2012, la « TIPP flottante » est revenue sur le devant de la scène pendant la campagne présidentielle. Elle figurait au programme de François Hollande qui l'avait plutôt évoquée comme un blocage des prix. La droite avait cherché à y répondre en proposant de restituer une partie des recettes de la TVA sociale aux automobilistes. Une fois au pouvoir, François Hollande avait abandonné cette idée de blocage des prix, dans un premier temps pour éviter d'ouvrir un front avec les écologistes, dans un second temps parce que la baisse des cours du pétrole avait atténué le débat sur les prix des carburants.

Ingrid Feuerstein

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